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Carnets de
route " … La nuit tombe en quelques
secondes tandis qu'un vent glacial se glisse impétueusement à travers les
échardes montagneuses. Il est alors grand temps
de s'emmitoufler dans un solide sac de couchage. Le jour se lève sur des
gerçures saignantes. La faiblesse au cœur et le
mal aux poumons sont autant de brûlures que je ne puis enrayer. Je n'atteindrai jamais les
Je n'ai pas cessé d'aimer
ces pays andins, avec cette soif intacte et ascensionnelle qui reste dans le
domaine de l'indicible. J'y gravis les chemins
dans une solitude jubilatoire, le visage giflé par ce souffle glacé,
reconnaissable entre tous, pour ensuite contempler à mes pieds, le plus beau
des jardins : la vallée. Le nom Altiplano résonne à
mes oreilles comme s'il s'agissait d'un endroit familier, incontournable de
mes circuits andins. Je m'y sens au cœur des
Andes, noyau presque charnel de Ici, tout rayonne, souffre
et vit hors du temps. Je me suis surpris à
oublier cette notion qui consiste à compter les heures ou les jours qui
passent. Tous les éléments naturels reprennent leur place : la première. La nature, la nuit, la
neige dictent ce qui sera inoubliable, difficile ou simple. Ma faculté de penser
devient une capacité à m'adapter et mes efforts physiques se multiplient
avec, à la pointe d'une certaine souffrance, une gratitude sans bornes pour
cette montagne…"
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